Laure Neria

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À quoi rêvent les synthétiques?

Avec La singularité est proche, le jeune auteur et metteur en scène Jean-Philippe Baril Guérard réussit un coup de maître : faire entrer avec justesse le récit d’anticipation au théâtre. À l’affiche jusqu’au 20 mai à l’Espace Libre.

Crédit photos : Hugo B. Lefort

Plein phare sur les planches. Quatre amis partis en vacances au bord de la mer rejouent sans cesse la même scène. Anne installe sa serviette, sa sœur Élise se languit d’une promenade dans les dunes; bref, on se soucie du bien-être des uns et des autres quand, tout à coup, Bruno le comptable surgit de nulle part, en costume-cravate et tasse thermos à la main. Plus qu’un détail insolite et quasi surréaliste dans le jeu, le personnage bourré d’imperfections est un heureux bug au pays du contrôle. Maladroit et attachant, il incarne tout le restant d’humanité de la protagoniste principale en passe de devenir « synthétique ».